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Les rejets de la centrale hydroĂ©lectrique, en aval de la station dâĂ©puration du Locle, dans le bief de la RançonniĂšre, sont effrayants. Les crĂ©dits pour une nouvelle installation, prĂ©vue vers 2022-2024, ont Ă©tĂ© votĂ©s.
La sĂ©cheresse nâa pas de prise sur lâinstallation hydroĂ©lectrique de la RançonniĂšre, situĂ©e sous le col des Roches. Et pour cause, la centrale est alimentĂ©e par la station dâĂ©puration du Locle. StockĂ©es sous la montagne, les eaux dĂ©gringolent dans de gros conduits pour ĂȘtre turbinĂ©es. Puis sont rejetĂ©es dans le bief de la RançonniĂšre. Le dĂ©bit en sortie est impressionnant. « Elle fonctionne une Ă deux fois par jour, pendant deux heures », assure Patrice Malavaux, du collectif âSOS Loue et RiviĂšres Comtoisesâ, qui ne se limite donc pas aux frontiĂšres françaises pour relever les atteintes Ă la nature, « les relevĂ©s de la station de mesure du dĂ©bit sont, normalement, consultables sur internet. Mais ça fait quelque temps que câest en panne⊠»

La nouvelle STEP traitera les micropolluants
Une fois Ă lâarrĂȘt, que lâeau a pris la direction du Doubs (le ruisseau sây jette aux Brenets, au niveau de la douane des Pargots), le tableau nâest guĂšre enthousiasmant. « On peut voir que ce nâest pas de lâeau de source qui en sort⊠», lĂąche Patrice Malavaux, mi-goguenard mi-dĂ©goĂ»tĂ©. La mare brunĂątre stagnante est effectivement accompagnĂ©e dâune odeur nausĂ©abonde, les roches ont pris une teinture noire.

Pour couronner le tout, câest Ă cet endroit que se fait la jonction avec le dĂ©versoir dâorage de la ville. Vu les rĂ©centes prĂ©cipitations, il est facile de le remonter sur plusieurs dizaines de mĂštres. LĂ encore, ça fait peur. Lingettes et papiers toilette profitent de la moindre branche, de la moindre pierre qui dĂ©passe, pour sâaccrocher. Les eaux pluviales ne sont visiblement pas les seuls Ă emprunter le chemin. Et encore, la saison fait que le gros du spectacle est dissimulĂ© par les milliers de feuilles tombĂ©es des arbres.
« MĂȘme si elle sâest amĂ©liorĂ©e depuis quelques annĂ©es, la STEP ( 1 ) du Locle nâest plus aux normes. Avant les rĂ©seaux en sĂ©paratif, tout Ă©tait mĂ©langĂ© », relĂšve Thierry Christen, prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration neuchĂąteloise des pĂȘcheurs en riviĂšre, « mais pour nous, ce nâest plus un combat Ă mener. »
Et pour cause, un crĂ©dit de plus de 30 millions de francs a Ă©tĂ© votĂ© pour la rĂ©alisation dâune nouvelle station dâĂ©puration. « Elle sera en plus Ă©quipĂ©e pour traiter les micro-polluants, ce qui sera une premiĂšre en Suisse (ce nâest le cas dâaucune station du Doubs, NDLR). Et celle de la Chaux-de-Fonds devrait elle aussi ĂȘtre Ă©quipĂ©e, les travaux ont ou vont commencer. » La station des Brenets, hors dâĂąge, restera le seul point noir du secteur. CĂŽtĂ© suisse, en tout casâŠ
Anthony LAURENT
(1) station dâĂ©puration des eaux usĂ©es